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Ces secteurs qui peinent à recruter

Publié le 24 août 2018
Fonctions générales - Fabricants

La France compte plus de 67 millions d’habitants et un taux de chômage qui dépasse les 9%. Pourtant certains secteurs d’activité manquent de main d’œuvre. C’est le cas pour les secteurs des Cosmétiques, de la Coiffure, de l’Hôtellerie-Restauration, des Services à la Personne et du Bâtiment. 

Les 5 secteurs, classés par ordre croissant, où le plus d’offres d’emploi a été enregistré sur Pôle Emploi ces 12 derniers mois.

 

Aquitaine :

- Services à la Personne

- Commerce-Vente

- Hôtellerie-Restauration

- Construction BTP

 

Bretagne : 

- Commerce-Vente

- Services à la Personne

- Hôtellerie-Restauration

- Industrie

- Construction BTP

 

Centre : 

- Commerce-Vente

- Services à la Personne

- Industrie

- Hôtellerie-Restauration

- Transport-Logistique

 

Ile-de-France : 

- Communication-Média

- Construction-BTP

- Hôtellerie-Restauration

- Industrie

- Installation-Maintenance

 

Nord-Pas-de-Calais : 

- Support de l’entreprise

- Commerce-Vente

- Services à la Personne

- Industrie

- Transport-Logistique

 

Rhône-Alpes :

- Services à la Personne

- Commerce-Vente

- Hôtellerie-Restauration

- Industrie

- Support à l’entreprise

 

 

La coiffure

 Le recrutement du secteur Coiffure

En France, on compte plus de 82 000 salons de coiffure, ce qui représente 20% de plus qu’en 2006. Le secteur de la coiffure représente le 2ème secteur de l’artisanat.  Il y a des besoins en CDI et en CDD pour les congés maternité, la profession est composée en majorité de femmes.  Plus de 20 000 apprentis coiffeurs sont formés chaque année et pourtant les recruteurs peinent à trouver des candidats. Sur 223 invitations à des réunions de recrutement organisées par la Fédération de la Coiffure en Ille-et-Vilaine, seule une vingtaine de candidats se sont déplacés. Les causes ne sont pas précises mais le nombre croissant d’auto-entrepreneurs pourrait expliquer une partie de ce constat tout comme le désintérêt de la profession. En effet, la crise économique, la concurrence de la coiffure à domicile, le trop plein de salons de moyenne gamme, les conditions d’exercice difficiles et le travail non déclaré difficilement détectable pourrait être la cause de ce désintérêt. Pour pallier à cela, la Fédération de la Coiffure aimerait mettre en place une entrée en formation plus sélective afin de déterminer la motivation des étudiants. 

 

 

Le secteur de la cosmétique

 Recrutement du secteur cosmétique illustration

Le secteur de la cosmétique compte 55 000 employés directs dont environ 40% dans la région parisienne. L’industrie cosmétique est le troisième secteur exportateur après l’aéronautique et les boissons. 80% de Petites et Moyennes Entreprises du secteur sont réparties dans toute la France avec un grand pôle dans l’ouest. Le secteur de la cosmétique détient une place de leader sur le plan mondial. En 2015, presque 8 000 entreprises se sont créées principalement en auto entreprises. Le secteur de la cosmétique a un taux de survie de 5 ans. Il est plus élevé que dans les autres secteurs d’activité.

 

Avec le développement des blogs et des tutoriels présentant des produits cosmétiques sur internet, les clients sont devenus exigeants. Ils n’hésitent pas à changer de gamme ou de marques si les retours ne sont pas bons. Les conseillers ont dû s’adapter et sont devenus des experts des produits de beauté. Ils doivent pouvoir conseiller parfaitement sur n’importe quel produit en magasin qui correspondrait au mieux aux attentes du client. Le côté expert des produits de soins et de beauté pourrait expliquer une hausse des salaires de ces conseillers.

 

Le chiffre d’affaires du secteur de la cosmétique progresse en prix mais à tendance à baisser en volume. Les causes peuvent être les suivantes : 

- Davantage de concurrence entre les parfumeries, les grands magasins, les spas, les coiffeurs

- Concurrence avec les parapharmacies et les pharmacies qui détiennent 50% des parts du marché

- Le développement des franchises spécialisées en bronzage, manucure et le « sans rendez-vous »

- Le développement des « home devices » ces appareils qui permettent aux particuliers de bénéficier de soins chez eux et tout seul

- Le budget de la beauté est le premier sacrifié en cas de problèmes économiques au sein des ménages

- Le manque de fonds lors de l’installation. Les professionnels ne peuvent pas suivre les évolutions des équipements

 

Ce qui a pour conséquences, la croissance des grands réseaux nationaux et le regroupement d’enseignes spécialisées. Au vu de ce nouveau contexte, réfléchir a de nouvelles méthodes de formation afin que les professionnels puissent s’adapter aux enseignes spécialisées serait pertinent.

 

Hôtellerie Restauration

 L'emploi en hôtellerie restauration illustration

Dans le secteur de l’hôtellerie restauration, les difficultés à recruter sont supérieures à celles de la moyenne des métiers. Mis à part la pénurie de candidats, les formations ne sont pas toujours adaptées au poste. Malgré de nombreux CDI, le recours aux CDD et aux apprentis est le plus important dans ce secteur. De ce fait, il y a beaucoup de turnover. C’est un secteur d’activités assez jeune, 40% des salariés ont moins de 30 ans.

Les chefs cuisiniers sont des professionnels rares sur le marché de l’emploi et donc très recherchés. Leur recrutement est particulièrement complexe et stratégique.

 

Afin de faire face aux difficultés de recrutement dans ce secteur, des moyens sont mis en place :

 

- Forums emplois et speed dating sur l’ensemble du territoire

- Elaboration de fiches métiers à destination du grand public

- Relais des annonces d’offres d’emploi via des liens et des partenariats avec des sites d’offres d’emploi

- Campagne de communication et de promotion des métiers de l’hôtellerie-restauration

 

 

 

Les Services à la PersonneRecrutement Service à la personne

Dans ce domaine d’activité, il y a énormément de travail non déclaré. Si ces personnes déclaraient 2h de travail par mois, le secteur pourrait créer 1 million d’emplois d’ici 2022 et passer de 1,3 millions d’emplois en France en quelques années. Il y a également beaucoup de postes à pourvoir pour peu de candidats. Les causes peuvent être le cumul de temps partiel courts, la pénibilité du travail, les bas salaires, la mauvaise image et les contraintes. Tout comme le domaine de l’Hôtellerie-Restauration, la formation n’est pas toujours adaptée au poste. 77% des chefs d’entreprises des Services à la Personne estiment que les difficultés vont s’accentuer dans les années à venir. La hausse de la TVA et des charges sociales n’améliorent pas la situation. 80% de ces chefs d’entreprise aimeraient embaucher dans les prochains mois : garde d’enfants (53%), entretien de la maison (46%), assistance aux personnes âgées (39%) et les handicapés (29%). 

 

Les secteurs du Bâtiment et du BTPLe secteur du BTP

L’évolution du secteur du Bâtiment dépend du degré d’industrialisation de la filière, des politiques publiques et à leur investissement en matière de logements. Il faut pour ça mesurer le nombre et le type de logements, les évolutions sociologiques ou démographiques qui risquent d’impacter l’activité de la construction de logements neufs.

 

En ce qui concerne le secteur des Travaux Publics, le cycle électoral, l’investissement et les conditions de la privatisation des entreprises publiques influencent l’activité de construction.

Le secteur du BTP occupe 1,5 millions d’actifs dont 1,265 millions de salariés, 109 000 intérimaires à temps plein et 265 000 travailleurs indépendants. Ce secteur déplore une pénurie de main d’œuvre qui freine le développement d’un grand nombre d’entreprises de travaux publics. En 2015, 40% des chefs d’entreprise du secteur n’ont pas pu augmenter leur activité par manque de main d’œuvre. Plus de 50% des salariés ont plus de 40 ans. Dans 10 ans, beaucoup partiront à la retraite, il faudra alors les remplacer.

 

Les secteurs du Bâtiment et des Travaux Publics veulent recruter 100 000 jeunes qualifiés dans les dix prochaines années dans des filières de formation très diversifiées et de tous niveaux : du CAP à BAC +6, de l’ouvrier à l’ingénieur. Beaucoup d’entreprises éprouvent des difficultés de recrutement, pourtant le domaine du Bâtiment est l’un des rares secteurs où l’on peut gravir les échelons rapidement et même devenir chef d’entreprise.

 

Par Anne Sophie Coignard

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