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Suppression de l’aide pour les contrats de professionnalisation : le secteur de la beauté pénalisé

Publié le 13 juin 2024
Esthétique, Coiffure

Une coiffeuse réalise un brushing à une femme assise dans un salon de coiffure

Depuis le 1er mai 2024, l’aide de 6000 € accordée par l’État aux entreprises recrutant des alternants en contrat de professionnalisation a été supprimée. Prime qui pouvait être décisive dans le choix de recruter un tel alternant, cela perturbe le fonctionnement de certains secteurs comme celui de la beauté. On vous dit pourquoi.

Favoriser l’insertion et l’emploi des jeunes

Pour soutenir l’emploi des jeunes adultes entrant dans la vie active, la France avait créé, en 2020, une prime qui pouvait atteindre 8 000 euros, destinée aux entreprises qui embauchaient un alternant ou un salarié en apprentissage ou en contrat de professionnalisation de moins de 30 ans. La prime a été revue à la baisse en 2023, mais restait tout de même de 6 000 €. Lancé en pleine pandémie de Covid-19, ce dispositif a soutenu l’embauche des plus jeunes actifs dans une période perturbée sur le front de l’emploi. Il a été prolongé plusieurs fois devant son succès. L’aide aura fait les frais des coupes budgétaires décidées par le Gouvernement début 2024.

Attention, la fin de l’aide ne concerne que les nouveaux contrats de professionnalisation, pas les contrats d’apprentissage. Les réactions ont été unanimes en condamnant la suppression de cette prime qui avait le mérite d’avoir débloqué beaucoup de situations pour les alternants. Ceux-ci vont devoir convaincre les sociétés de les embaucher sans la perspective de l’aide et le succès de l’alternance va en pâtir.

Différents secteurs utilisent ce mode de recrutement pour former les apprentis à un métier, à des méthodes. C’est le cas du secteur de la beauté avec ses différentes filières. La coiffure et soins beauté, par exemple, avec près de 29 000 contrats d’apprentissage en 2022. Cela représente, selon Statista, une progression de plus de 60 % en 10 ans.

Plus globalement, l’apprentissage en France est passé en quelques années de moins de 300 000 contrats à plus de 837 000 contrats d’apprentissage par an. Une progression exponentielle qui devrait subir un contre-coup. Il restera la formule de l’alternance en apprentissage qui elle, continue pour le moment de bénéficier des 6 000 € de coup de pouce.

Pourquoi choisir l’apprentissage ?

L’apprentissage a d’énormes intérêts pour les entreprises, mais aussi et surtout pour les apprentis. L’apprentissage a longtemps eu mauvaise presse : « voie de garage » ou « fait pour les nuls à l’école ». On le pensait même, à tort, réservé uniquement aux métiers manuels. C’est désormais fini avec une certaine hype sur ce mode de formation. Même dans le secteur de l’informatique ou du marketing, on recrute des alternants. C’est une méthode différente pour apprendre, en mêlant le théorique et le pratique, basée sur des enseignements concrets.

L’alternance avec contrat d'apprentissage ouvre à l’obtention de diplômes d’État, du CAP au Master ou même au titre d’Ingénieur. Ces diplômes ont la même valeur que pour ceux qui sont passés par le cursus dit « classique ». Ils peuvent même avoir peut-être plus d’intérêt, car les entreprises savent que les apprentis ont été confrontés à la réalité du métier et sont déjà prêts à démarrer.

De plus, l’apprenti a un statut de salarié de l’entreprise et va donc cotiser pour sa retraite, bénéficier des mêmes protections que les autres salariés, mais aussi avoir les mêmes devoirs envers l’entreprise. Surtout, l’apprentissage est rémunéré et permet d’apprendre son métier en condition réelle. C’est une manière de financer ses études pour de nombreux apprentis.

Le succès de l’apprentissage est grand comme on l’a vu, et les entreprises ne s’y trompent pas. Elles choisissent volontiers des diplômés passés par l’apprentissage. Moins de six mois après la sortie d’étude, deux apprentis sur trois occupent un emploi salarié, selon une étude de la DARES  (Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques) de décembre 2023.

Pour l’entreprise, miser sur un apprenti, c’est un pari sur l’avenir puisqu’il faut le former, passer du temps et dépenser de l’argent, sans être certain que la personne va rester à la fin de ses études. Toutefois, cet apprenti sera formé aux méthodes de l’entreprise, sera directement opérationnel, et sera même enclin à rester une fois son diplôme obtenu. Un bénéfice certain pour un secteur comme celui de la beauté qui peine à recruter.

Contrat d'apprentissage et de professionnalisation : quelles différences ?

S’ils sont similaires, ces deux contrats visent des publics légèrement différents. La principale différence va se situer sur l’objectif. Le contrat d’apprentissage est une formation initiale. La personne n’a pas encore terminé ses études. A l’inverse, le contrat de professionnalisation poursuit l’objectif de la formation continue. Ce sont des personnes qui travaillent déjà, ou ont terminé un premier cursus scolaire.

Ce contrat de professionnalisation permet à des personnes demandeurs d'emploi de se réinsérer dans la vie active, ou de changer de métier. Ce sont eux qui seront les plus pénalisés par la fin de la prime à l’embauche d’un alternant en contrat de professionnalisation. Des conditions plus restrictives sur l’âge (moins de 25 ans, ou plus de 26 ans si demandeur d’emploi) s’ajoutent aussi dans les différences.

En revanche, les deux contrats d’apprentissage ont pour but de former par la pratique de futurs professionnels d’un secteur. Dans la beauté, de nombreux instituts de beauté font appel à cette méthode de formation pour trouver des esthéticiens / esthéticiennes. En effet, cela permet d’intégrer en douceur de nouveaux salariés, mais aussi pourquoi pas de former un successeur. Pour l’apprenti, c’est un bon moyen de manipuler du matériel dernier cri, d’apprendre les méthodes à la mode et de pratiquer.

Des personnalités sont passées par l’apprentissage. Ils sont nombreux dans le domaine de la cuisine comme Alain Ducasse, Paul Bocuse, Gaston Lenôtre, etc. Mais, d’autres Français très connus ont débuté comme apprentis : Bourvil a fait un apprentissage en boulangerie, puis en plomberie. Le domaine de la beauté n’y échappe pas avec les comédiens Fabrice Luchini ou Frédéric Diefenthal qui ont été apprentis coiffeur.

L’apprentissage sur Beauté-Job

Ces formations ont même un concours, celui d'un des Meilleurs Apprentis de France ou MAF. Organisé chaque année, depuis 1985, par la Société nationale des Meilleurs ouvriers de France, ce concours récompense les meilleurs apprentis dans tous les domaines dont l’esthétique, cosmétique et la coiffure.

Véritable tremplin vers l’emploi, l’apprentissage mérite grandement le soutien de l’État. Il est dommage qu’une partie des apprentis soient privés du coup de pouce. D’autant plus qu’il s’agit souvent d’un public qui cherche à trouver un emploi après une première formation initiale avortée ou ratée.

Sur Beauté-Job, les entreprises peuvent proposer des offres d’apprentissage et les candidats peuvent y répondre, ou même faire une candidature spontanée. La candidature spontanée montre votre volonté de trouver un apprentissage et de nombreuses parfumeries, parapharmacie, instituts de beauté, salons de coiffure ou autres sont sensibles à cela.

En tant que candidat, vous pouvez créer votre profil, votre curriculum vitae et apparaître ainsi dans la CVthèque pour que les entreprises vous trouvent plus facilement. Vous pourrez aussi envoyer des candidatures spontanées et ainsi être proactif de votre formation d’apprentissage.

Alors n’hésitez pas et créez votre compte candidat ou recruteur sur Beauté Job. 

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